Agriculture & Forêts

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Histoire de la forêt

La forêt de Saint Vincent les Forts. Une richesse au-delà de l’économie.

La forêt communale de Saint Vincent les Forts occupe avec ses 875 hectares près de 40% du territoire communal. La totalité de cette vaste étendue qui s’échelonne de 1200 à 2500 mètres d’altitude n’est cependant couverte d’arbres que sur une surface d’environ 600 hectares en dessous de 2000 mètres d’altitude. Cette forêt compte parmi les plus réputées des Alpes du Sud, notamment par ses mélèzes exceptionnels classés PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières). Pourtant ce n’est que depuis le début du 19è siècle que le mélèze, essence pionnière s’est imposée ici. Il succéda à une déforestation généralisée générée par l’homme (pastoralisme et exploitation abusifs). Depuis, les forêts de mélèzes des Alpes du Sud sont choyées par l’homme et notamment l’Office National des Forêts. 

Aujourd’hui la forêt a besoin de la main de l’homme pour croître à un rythme séculaire. Sans l’intervention régulière des forestiers, la riche diversité végétale de nos forêts serait mise en péril. Le mélèze serait particulièrement menacé par les autres espèces (sapins pectinés, épicéas, feuillus etc.) et disparaîtrait au bout de quelques générations. Le bois du mélèze des alpes du sud est particulièrement apprécié en bardages imputrescibles, charpentes et menuiseries extérieures. On utilisa jadis cette essence à croissance lente sur les chantiers navals de Méditerranée, les grumes étant transportées par flottaison sur l’Ubaye, la Durance puis le Rhône. Récemment, des mélèzes de Saint Vincent les Forts ont servi à la reconstruction de l’Hermione, copie conforme de la goélette de Lafayette ainsi que d’autres répliques.

Jusque dans les années 1990 l’exploitation raisonnée de la forêt de Saint Vincent les Forts représentait la première source de revenus de la commune. Petit à petit, la baisse des cours et l’augmentation des charges d’exploitation ont eu raison de cette manne. Heureusement d’autres profits ou bienfaits de la forêt subsistent. Par leur discrétion, ils ne sont pas directement chiffrables sur le marché économique. Le rôle écologique de captage d’oxyde de carbone de la forêt n’est plus à démontrer. La forêt contribue grandement à l’équilibre complexe des écosystèmes. Le promeneur qui vient se ressourcer sous ces arbres séculaires ne s’y trompe pas.

C’est pourquoi, la municipalité et l’Office National des Forêts ont décidé de s’occuper au mieux de la forêt communale en affectant chaque année une part des recettes forestières à son entretien sylvicole. 

Des agriculteurs dynamiques soignent nos paysages

Comment parler des paysans de la commune sans penser à nos amis disparus cette année ? Denis Aubert le 3 mars et Richard Michel le 18 juillet. Ils étaient de la même génération et avaient beaucoup de choses en commun. Une certaine éthique, l’amour du métier et celui de la montagne. Ils ont été emportés dans la force de l’âge alors qu’ils avaient encore tant à faire pour eux et les autres. Aujourd’hui, ils nous manquent terriblement ainsi qu’à tous ceux qui les ont aimés et côtoyés. Le Conseil Municipal tout entier se joint à moi pour renouveler nos sincères condoléances à leurs familles respectives.

Mais la vie continue et avec elle, le travail. Notre territoire compte maintenant huit éleveurs et un apiculteur. Il n’y a plus qu’une exploitation laitière et cinq autres se sont convertis en culture biologique, ce qui représente plus de 400 hectares sans aucun traitement chimique.

Après un mois de juillet caniculaire sans une goutte de pluie, il a pourtant été produit 1 250 tonnes de fourrage, 195 tonnes de céréales, 100 000 litres de lait, 235 veaux et 453 bêtes ont été placé dans différentes estives de la vallée.

Une situation économique fragile :

Malgré tout ça, alors que les problèmes du loup nous épargnent pour le moment, la situation économique reste pour beaucoup fragile et quelques-uns d’entre nous étaient présents aux manifestations de Gap et d’Espinasses.

Concilier urbanisme et environnement, un sujet délicat :

Les membres de la commission du Plan Local d’Urbanisme (PLU), avec le cabinet d’urbanisme EURECAT sont en charge d’élaborer un nouveau zonage pour l’urbanisation à venir. Il faudra être en accord avec les nouvelles lois et règlementations tout en poursuivant le développement de la commune et permettre l’agrandissement des exploitations agricoles, le logement des jeunes, tout en préservant les terres agricoles.

Pierre-Michel Estrayer. Article paru dans le bulletin municipal édition 2015.